Le pénitencier de Cayenne.
Il ne fut construit qu'en 1863, pour héberger les corvées de transportés qui s'activaient à Cayenne.
Débarcadère. On distingue le canot du courrier, dirigé par des forçats.
Les forçats étaient quelques dizaines employés à la centrale électrique et à la glacière (qui fonctionnait grace à une machine à vapeur faisant du froid en créant une dépression). Une dizaine nettoyaient les écuries de la gendarmerie, d'autres se chargeaient de la voirie (tâche paisible s'il en était une). Plus rude était le travail des canotiers: des cycles réguliers d'envasement empêchent les navires d'accoster, et il fallait aller chercher fret et passager à la force des avirons. Une très pénible corvée était celle des vidanges: dès deux heures du matin, les affectés tiraient une charrette qui récupérait le contenu des tinettes et pots de chambre de la ville, entourés d'une odeur épouvantable. A midi, ces hommes étaient libres d'aller et venir à condition d'être présents à l'appel du soir, de même que les assignés chez des particuliers (sauf certains, de confiance ou qui avaient des relations, et qui avaient obtenu une autorisation spéciale)
Hôpital colonial - Un bâtiment était affecté aux forçats en cours de peine et aux Libérés.
Corvée près de Cayenne (détenus malgaches, souvent chargés des durs travaux de terrassement)
Particularité de ce pénitencier... Construit par un particulier et concédé à l'AP, il fut expressément spécifié par contrat, sur exigence du propriétaire qui avait peur des fantômes, qu'aucune exécution capitale n'aurait lieu dans son enceinte. Les quelques forçats - de même que les rares condamnés à mort de la population civile - exécutés à Cayenne furent en conséquence décapités devant la prison. Ce bâtiment était en si mauvais état dans les années cinquante qu'il fut rasé (l'Institut Pasteur a été édifié à sa place ; il ne demeure plus qu'un mur d'enceinte, des vestiges du passé)
Le pénitencier était proche de l'anse Buzaré
Ces corvées tout sauf fatigantes étaient réservées aux "premières classes"
(plusieurs années de très bonne conduite, aucune dangerosité
La gendarmerie était nettoyée par les transportés, qui extrayaient le fumier des écuries. Plus insolite, la nuit, le télégraphe du Gouvernement était tenu par un forçat qui avait tous les codes secrets à sa disposition, pour chiffrer ou déchiffrer les messages en principe confidentiels envoyés ou reçus! C'est le pénitencier de Cayenne qui fournissait également les forçats affectés au phare de l'Enfant Perdu, tâche absolument terrifiante.