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Le bagne de Guyane
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Le bagne de Guyane
  • Un siècle d’échec carcéral. Dès le Second Empire, la Guyane fut choisie comme terre d’expiation. Au total, environ 80.000 transportés, relégués, déportés y furent expédiés sans profit pour la colonie. Histoire, géographie, vie quotidienne au bagne
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17 avril 2013

La tenue du transporté.

 

081014 IMG_0584(Photo prise par l'auteur au Musée de Cayenne)

 

garcon familleLe "pyjama rayé" était jaunâtre et rouge. Il rosissait rapidement sous l'action du soleil et des intempéries. Le chapeau était selon les périodes fourni par des ateliers de forçats confinés aux tâches légères, ou bien à tresser par leur porteur (ce qui n'allait pas de soi: en cas d'ignorance on sollicitait une aide, mais rien n'était gratuit au bagne, tout s'échangeait). Plus que pour se protéger du soleil, le chapeau avait une fonction sociale et disciplinaire. Il fallait impérativement se découvrir pour parler à un surveillant, sous peine d'être sanctionné de plusieurs jours de cellule (travail le jour, isolement les pieds entravés par une "manille" la nuit, dans une minuscule cellule)

La plupart des transportés travaillaient pieds nus : leur seule paire de souliers était si fragile qu'ils la conservaient pour les comparutions en conseil de discipline ou un autre événement de ce genre. Quant à travailler en sabots, c'était impossible. De ce fait, les blessures infectés, les chiques, les "vers macaques", les ankylostomes causaient de réels problèmes de santé.

Seulement dans ce domaine également, il y avait de considérables différences de situations.

Ce "Garçon de famille" (à gauche) sans doute affecté à la domesticité d'un fonctionnaire de l'administration pénitentiaire porte certes une tenue rayée. Mais elle a manifestement été taillée à ses mesures - de même qu'il bénéficie, sans doute pour ne pas offenser le sens esthétique de ses "maîtres", d'un chapeau de qualité et de souliers convenables. Enfin, il ne passe pas à la tonte règlementaire ; sa tête a été confiée à un bon coiffeur...

D'autres transportés affectés en entreprises (les "première classe") étaient parfois dispensés de porter la tenue règlementaire - qu'ils devaient toutefois remettre le soir s'ils étaient astreints à dormir au camp une fois leur service terminé.

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