Les catégories de bagnards : déportés, transportés, relégués.
Dès la fin du XVIIIème siècle, la Guyane fut une terre de déportation où on expédia les ennemis du Directoire (on citera Collot d'Herbois, Pichegru, Barbé Marbois, de même que quelques centaines de prêtres réfractaires.
Collot d'Herbois , Barbé-Marbois , Pichegru [liens]
Les "politiques" furent en majorité assignés au camp de Sinnamary.
Quant aux prêtres réfractaires, ils furent envoyés dans la très malsaine plaine de la Counamama (entre Sinnamary et Iracoubo) où la mortalité fut vite effrayante en raison de l'insalubrité des lieux.
La "Konamama" (de nos jours: Counamama)
Sous le Second Empire, outre les déportés politiques qui, pour la plupart, séjournèrent à l'île du Diable (on citera Delescluze, (lien) qui deviendra un des principaux responsables de la Commune), il y eut les transportés, des condamnés aux travaux forcés pour une durée de cinq ans minimum par les Cours d'Assises, astreints de plus au doublage : à leur libération, ils devaient passer dans la colonie un temps au moins équivalent à celui de leur peine ; si celle-ci était égale ou supérieure à huit ans, l'assignation à résidence en Guyane était définitive.
Île du Diable : cases de déportés
A ces deux catégories de bagnards, la IIIème République ajouta les relégués. La relégation était une peine accessoire infligée aux délinquants multi-récidivistes, en théorie dès la quatrième condamnation à une peine supérieure à trois mois de prison** (en pratique, elle était rarement prononcée avant une multitude de petits délits).
** D'où ces condamnations à trois mois et un jour de prison, pour que la peine soit comptabilisée en vue d'une future relégation.
Un relégué ("pied-de-biche"), catégorie unanimement méprisée tant des gardiens que des transportés.
Les déportés de la IIIème République étaient pour la plupart des condamnés à tort (Dreyfus) ou à raison (Ullmo) pour haute trahison ou espionnage pendant la Grande Guerre.
Dispensés de travail, ils pouvaient recevoir des effets personnels émanant de leur famille, et obtinrent, pour certains, le droit de résider à Cayenne en fin de peine.